Pour cette 10e édition du Vendée Globe, ils seront 40 skippers à s’élancer le 10 novembre à 13 h 02 des Sables-d’Olonne. Un record. L’engouement pour l’Everest des mers, cette course mythique autour du monde en Imoca, par les 3 caps (Bonne Espérance, Leeuwin et Horn), en solitaire, sans escale et sans assistance, ne faiblit pas. Une aventure humaine de 3 mois, qui a lieu tous les 4 ans, portée par des marins d’exception, que les marques qui les accompagnent comptent bien mettre à profit pour renforcer leur notoriété et capitaliser sur une image de sympathie.
Mais pas uniquement. Au-delà du simple retour sur investissement comptable, les marques entendent, surtout, miser sur le marketing expérientiel et partager leurs valeurs communes avec ces skippers hors norme auprès du plus grand nombre : dépassement de soi, audace, innovation, solidarité, humilité… Elles misent, aussi, sur ce formidable outil pour fédérer leurs salariés, franchisés, clients et partenaires autour d’une émulation commune.
D’abord pendant 3 semaines, sur le village de départ du Vendée Globe, où l’on attend plus de 2 millions de visiteurs, avec de nombreuses activations sur leurs stands tenus par leurs salariés : séances de dédicace avec les skippers, visite des bateaux, animations pour les enfants, dégustation de produits autour de recettes inédites, kits pédagogiques, sensibilisation à l’environnement…
Et puis, pendant les 3 mois de course, au travers des retransmissions médias et des animations sur les réseaux sociaux. Comme le raconte Roland Tonarelli, DG de Maître CoQ, « le Vendée Globe nous sert énormément en termes d’image, avec des notions de dynamisme et d’aventure que peu de sports pourraient nous apporter ».
Sans compter les activations en interne avec salariés et clients, qui peuvent vivre l’expérience en amont et après la course, avec de multiples interventions des skippers sur les sites de production des entreprises. Des moments simples et conviviaux. Comme le dit Jérémie Beyou, « nous sommes des salariés de Charal parmi d’autres, et nous échangeons sur nos différents métiers. On parle d’honnêteté, d’humilité et de courage ».
Bien sûr, les moyens des équipes au départ du Vendée Globe, aux multiples montages financiers, sont très divers. Certains skippers gèrent leurs projets de A à Z et sont armateurs de leur bateau. D’autres sont soutenus complètement par leur partenaire. En tout cas, tous sont aussi chefs d’entreprise. Petits ou gros budgets, favoris qui cherchent la gagne pour tenter de décrocher le Graal dans leur carrière de coureur au large, ou outsiders surfant sur leur rêve de gosse, ils ont en commun une histoire humaine incroyable à raconter. Et tous s’accordent sur le sujet : finir un Vendée Globe est déjà une victoire. « Il faut du courage pour sponsoriser ce sport aléatoire », souligne Jérémie Beyou.
Et c’est sans doute là toute la différence. « Sponsoriser » une équipe sur cette course n’est pas suffisant. Il faut un véritable engagement dans la durée, financier certes, mais surtout humain.
Un engagement qui porte les valeurs et convictions de chacun pour atteindre un objectif commun au-delà des purs retours sur investissement et retombées médiatiques.
Comme le raconte Arnaud Boissières, skipper de La Mie Câline, dans son livre « Marin du Vendée », aux éditions du Rocher : « Là où un sponsor s’en tient généralement aux termes du contrat, un partenaire réagit en équipier ». Partenaire, pour le meilleur et pour le pire.
Directeur de la publication : Francis Luzin